Frasne-les-Meulières - Département du Jura

Région de Franche-Comté > Département du Jura > Canton de MONTMIREY-LE-CHÂTEAU

Superficie : 481 ha - Altitude : 245 m - Population : 119 habitants - Nom des habitants : Les Frasnais

Le village de Frasne-les-Meulières est situé dans le département du Jura, au nord-ouest de Dole dans le canton de Montmirey-le-Château.
Sis entre la Saône à l'ouest et le Massif de la Serre, son climat est bourguignon et non jurassien. Sa population est actuellement de 121 habitants dont seulement deux agriculteurs. Jusqu'à la crise du phylloxéra, la vigne constituait le principal revenu des habitants. Actuellement son agriculture est orientée vers les céréales et l'élevage avec la polyculture qui s'y rattache.
Le village, dont l'habitat n'est pas dispersé, s'étire principalement le long d'une rue principale, la Grande Rue ; il est bordé à l'ouest par la Route Départementale (RD) 87 Dole-Pontailler. Il comporte de nombreuses maisons anciennes des XVe, XVIe et XVIIe siècles et ayant appartenu à des familles de membres du Parlement de Dole, par exemple les Richardot ou les Febvre.

La Grande Rue

Pourquoi Frasne les Meulières ?

Le frêne a toujours fait partie du patrimoine forestier du village, d'où Frasne, dérivé du latin fraxinus. Quant à "meulières", il provient du gisement de pierres à meules ou "arkose", situé dans le Massif de la Serre, déjà exploité sous les Romains et jusqu'en 1931 (meulière ou moulière, du latin mola = meule ). Ce gisement a aussi servi à l'érection des Croix Pattées qui, au nombre de six, sont un des fleurons du patrimoine monumental du village.

Le patrimoine monumental

L'église Saint-Michel

Tout d'abord l'église Saint-Michel et son monumental clocher-porche. Elle se dresse à la sortie nord du village en bordure de la RD 87 sur un éperon ceint de hauts murs appareillés en harpe. Son existence est connue depuis au moins 1148 ; elle dépendait du Chapitre de Saint-Jean de Besançon. Jusqu'au XVe siècle elle ne comportait que la partie correspondant au chœur actuel. Elle fut remaniée aux XVle et XVIIe siècles par adjonction de la nef. Puis en 1695 la famille Febvre y fit ajouter les deux chapelles latérales qui forment un faux-transept ; ces chapelles ont conservé leurs vitraux originaux sobres aux dessins géométriques tandis que la nef comporte des vitraux néogothiques du XIXe siècle. Le mobilier de l'église porte la marque du XVlIle siècle, en particulier les lambris datés de 1777, la chaire en bois sculpté avec quatre panneaux représentant les évangélistes, son abat-voix surmonté d'un angelot, le confessionnal en quart de cercle dans la chapelle sud, les fonts baptismaux dans la chapelle nord en marbre de Sampans, le maître-autel en marbre bicolore, les stalles de chœur avec leurs lutrins ouvragés en fer forgé. Les bancs de la nef datent du XIVe ou XVe siècle ; ils sont numérotés. Un tableau du XVlIle siècle d'Adrien Richard, "Vierge à l'Enfant entourée de Saint Pierre et Saint Claude", restauré en 2002, se trouve au-dessus de l'arc donnant accès à la chapelle nord.

L'église vue depuis Pointre

Le clocher-porche monumental a été construit en 1783 sous la direction de l'architecte dolois Amoudru. Il est à trois niveaux avec des angles coupés. Il est surmonté d'un dôme à "l'impériale" couvert de tuiles vernissées colorées et surmonté d'un piédouche en zinc. Il s'apparente au clocher de Colonne dans le Jura. Sa fonction, outre celle liée à la vie religieuse, était de prévenir d'événements importants la population qui s'y rassemblait. A l'origine il comportait deux cloches dont une a été emportée par les Prussiens en 1870 et serait à Montagney en Haute-Saône. Le clocher-porche est séparé de la nef par une grille en fer forgé du XVIIIe siècle et par une porte en verre posée en 2001.

La Croix Pattée située au carrefour de la RD 87 vers Pointre et de la voie communale vers Montmirey-la-Ville

Les Croix Pattées

Au nombre de six, elles sont en pierre meulière. Cinq d'entre elles sont entichées sur une meule couchée. La signification en serait que la meule représente la victoire de la croix sur le servage. Elles sont, sauf une, de grande taille avec des inscriptions, des arêtes chanfreinées pour certaines. A l'exception de la plus petite placée dans le mur du cimetière, elles sont placées à des carrefours de routes ou de chemins, soit pour mettre le village sous la protection divine face aux invasions ou aux épidémies, soit pour exorciser le danger que les carrefours ont toujours représenté dans l'inconscient collectif. Elles sont datées pour certaines de 1612, 1666, 1821. L'une d'elles, au carrefour de la RD 87 et du chemin communal reliant Frasne à Montmirey-la-Ville, serait un don de Pierre Richardot, membre du Parlement, qui a vécu autour de 1700 ; elle porte les initiales PR.

La " Chapoutote "

Située à la sortie est du village sur l'ancien chemin reliant Frasne à Moissey, il s'agit d'une chapelle funéraire érigée en 1861 par un membre de la famille Chapoutot, vieille famille de Frasne, pour y enterrer les siens. Large de quatre mètres, profonde de six mètres, haute de six mètres et demi, elle est en pierre calcaire et de style néoclassique. Elle est fermée par une grille en fer forgé. Elle comporte un tympan imitation "Renaissance". La bordure du toit comportait un décor de roses en pierre qui ont malheureusement subi les outrages... du temps. L'autel original a été transféré vers 1880 à l'église. Cette chapelle appartient à la Commune.

La Fontaine Saint-Michel

Située au-dessous de l'église en bordure de la RD 87, elle a été élevée en 1822. Un abreuvoir y a été alors adjoint. Elle est en marbre du pays. Il faut remarquer l'appareillage en pierre qui forme le toit. Elle est fermée d'une grille en fer forgé.

La place Saint-Michel vue en venant de Peintre

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Ces renseignements nous ont été aimablement communiqués par M. François Rover d'après les recherches effectuées par Mme Thérèse Rover, ancien maire de Frasne-les-Meulières.